Billet d’humeur – confinement et compagnon équin

Ce post fait suite au communiqué du ministère de l’agriculture du 23 avril annonçant que les propriétaires de chevaux peuvent retourner voir leurs chevaux afin de « les nourrir, les soigner et assurer leur activité physique indispensable ». Ce communiqué a été suivi d’une annonce paniqué de la FFE demandant aux cavaliers de ne pas se rendre dans les centres équestres. Voici donc mon avis, que personne n’as demandé mais que je donne quand même avec les quelques réflexions personnelles à ce sujet.

1 – Depuis quand la FFE donne des consignes aux propriétaires de chevaux ?

Je suis totalement d’accord que la FFE est positionné comme un interlocuteur privilégié entre les centres équestres affiliés et le gouvernement, où entre les cavaliers licenciés et le gouvernement. Mais on est bien d’accord que les propriétaires de chevaux n’ont rien à voir avec la FFE concernant la gestion quotidienne de leur chevaux ??? Je parle bien de « nourrir, soigner et assurer une activité physique indispensable », pas d’aller en concours le dimanche à niveau club.

Parce que oui, nous sommes quand même beaucoup à avoir nos chevaux dans des écuries de propriétaire sans aucune activité de centre équestre… Et personnellement la FFE ne m’a jamais apporté aucune aide à ce sujet (je ne peut même pas prendre ma licence « indépendante » chez eux !) donc merde hein, c’est pas aujourd’hui qu’ils vont me dire quoi faire.

Hé pssst la FFE, on a quelque chose à te dire !

2 – Les petites structures on vas en parler tiens !

Comme dit, ce billet est lié à mon humeur et donc à ma situation. Et mes chevaux sont logés au sein d’une petite écurie, comme beaucoup de chevaux de mes amies. C’est à dire environ 20 chevaux de propriétaire ou moins dans la structure, et pas de cavalerie de club. Dans ma structure il y a une employée, E, qui a un statut de palefrenière. C’est à dire que son job est de curer les boxs et nourrir les chevaux. Les compétences d’E sont ce quelles sont et sont largement suffisantes quand je passe 2 à 3 fois par semaine.

Beaucoup de chevaux dans ma structure présentent des pathologies, en général bénines et bien gérer en amont par les propriétaires qui sont aux petits soins pour leur compagnon à poils et à coeur. Cela veut dire que nos chevaux ont droit à leur ration adaptées en compléments, aux petits massages et autre inhalations qui rendent la vie de nos chevaux non seulement vivable mais également confortable. Maintenant vous imaginez si E, toute seule doit apporter ces petits gestes minimes à 20 chevaux ?? Bah E, comme vous et moi elle n’a que 24h dans la journée donc elle ne peut pas… Donc nos chevaux se contentent de foin, de clôtures entretenues et de box propres. Leur condition de détention (ouai j’ai osé !) passe de confortables à vivables… oui ils ne vont pas mourir on est d’accord ! Mes chevaux sont avant tous mes amis, ils n’ont pas demandé grand chose à ce que je leur propose comme vie donc merde, laissez moi leur apporter leur petit confort de vie par des petites attentions.

Qui plus est, dans de petites structures telles que les nôtres, avec peu de chevaux qui vivent majoritairement dehors et donc les installations de pansage sont en extérieur, honnêtement les gestes barrières c’est beaucooooouuuuup plus simple qu’en supermarché !

NB : mes chevaux vivent au pré, donc ouai clairement, ils ont des conditions de détention relativement proche de leur nature de cheval. Et pourtant j’écris quand même ce texte.

La photo de Mathilde Lemer qui illustre très bien ma réalité de contact humain quand je suis à l’écurie

3 – Et le petit cœur de mes poneys dans tout ça ?

Bon, j’ai parlé de l’aspect « juridique » avec la FFE qui se mêle de ce qui ne la regarde pas à mon sens et de l’aspect physique avec les petites attentions que les propriétaires apportent à leurs amis à crinière. On va discuter (enfin, je vais hurler) sur les parties annexes du sujet : nos chevaux !!

Comme je l’ai dit, pour moi mes chevaux sont mes amis. Je sais que pour beaucoup de mes connaissances il en ai de même. Nous considérons nos chevaux comme des membres à part entière de notre foyer. Même si je ne vois actuellement pas mes amis humains je garde le lien avec eux avec des messages, des appels et autre moyens de communication modernes (après si un de mes amis veut dresser des pigeons voyageurs je suis carrément chaude !).

Et non seulement nos chevaux sont nos amis mais en plus nous avons en temps normal des contacts quotidiens ou hebdomadaire avec eux. Et du jour au lendemain, pouf ! plus rien ! Perso j’aurai les nerfs si un de mes amis faisait ça ! Après, vu qu’on parle des beaux être au grand coeur hyper adaptable que sont nos chevaux, ils vont s’en remettre et ne vont pas garder une once de rancoeur envers nous en plus ❤ les chevaux ne sont pas enclin à avoir des émotions lié à la rancune ou à la vengeance, on est bien d’accord ? on est bien d’accord j’ai dit !

Cependant cette période peut être gérée plus ou moins bien selon les chevaux. J’ai drastiquement changé d’avis à ce sujet suite à plusieurs communications dans lesquelles les chevaux ne comprenne tout simplement pas ce qui leur arrive. Je pense notamment à des chevaux qui ont déjà vécu un abandon, qui sont fortement attaché à leur propriétaire (sans que ça n’en soit pathologique) ou qui sont juste un peu moins concilient que d’autres. Pour ceux là, maintenir le contact avec leur humain et bah ça fait du bien ! à l’humain et au poney !

Et puis on sais que quand l’organisme physique est dans la joie, le risque de maladie est éloignée… oups, on parlais justement de confinement lié à un virus qui nous éloigne de nos grandes bêtes à la santé délicate ? Excusez moi c’est e-xa-cte-ment là où je voulais en venir…

Bien sur pour certains chevaux (et cavaliers ?) ce confinement arrive à point nommé pour leur proposer une pause salutaire bien mérités. Sont donc exclu de mes propos : les chevaux utilisés comme des machines par les humains (se sentiront visés qui voudra) et surtout surtout, les cavaliers qui de base ne respectent pas les conditions de vie physiologique de leurs chevaux et qui aujourd’hui s’inquiètent que leur cheval vie en box et ne soit pas sorti une heure par jour pour aller en carrière avec eux… Vous je vous conchie avec joie et j’espère du fond du coeur que ce confinement vous fera réfléchir en profondeur sur les conditions de détention de vos chevaux ❤

A tous mes amis, qu’importe le volume de votre crinière je vous souhaites bon courage dans cette période et j’espère que vous retrouverais vos compagnons au plus vite et en bonne santé physique et morale ❤ et pour les humains, respectez les gestes barrières et vive le savon !

4 commentaires sur « Billet d’humeur – confinement et compagnon équin »

  1. C’est vrai que je n’avais pas pensé à ça de manière consciente mais : pourtant cavalière dans une écurie qui fait pension et club, je ne me sens pas appartenir à la FFE. Je ne me sens pas proche du tout de leur vision de l’équitation et effectivement, ils ne représentent pas tous les cavaliers et propriétaires ! Leur position est un peu tronquée…

    Quant au lien émotionnel avec les chevaux… Sûre que le mien me manque terriblement ! Ce n’est pas le simple support de mon sport, c’est mon ami, je l’aime, et sa présence est nécessaire à mon équilibre. De son côté, je pense qu’il m’apprécie et qu’il a dû remarquer mon absence mais de là à lui manquer…? On nous répète tellement souvent que les chevaux, tant que leurs besoins fondamentaux sont pourvus, s’en moquent de la présence ou non de leur proprio… J’aimerai être dans sa tête pour savoir ce qu’il en pense !

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    1. Les chevaux savent reconnaitre les visages et développer des liens avec un humain en particulier. « je manque à mon cheval » est peut être un peu égocentrique. Mais « le manque d’interactions entre mon cheval et moi le déstabilise » ça ne me gène pas de le dire =)
      Je pense que les chevaux sont des êtres plus complexes qui doivent être définis bien plus en profondeur que leurs besoins fondamentaux primaires. Le débat reste ouvert !

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