Le travail avec les friandises

Longtemps dubitative sur le travail avec les friandises, je m’y suis essayé et je suis désormais convaincue de l’intérêt de cette manière de travailler mes chevaux. Il y a maintenant plus d’un an que j’utilise des friandises avec mes chevaux. J’ai commencé en lisant le livre d’Hélène Roche, « Motiver son cheval » et j’ai adapté ma pratique grâce à mes chevaux afin de trouver ce qui nous convenais le mieux. Je tenais donc à vous présenter mon retour d’expérience sur cette pratique plutôt mal connue voir diabolisée par les cavaliers 😉

I – Carotte OU bâton ?

Il existe deux méthodes d’apprentissage pour le cheval : le renforcement positif et le renforcement négatif.

Renforcement négatif

Le renforcement négatif porte un nom bien peu avantageux mais est utilisé par tous les cavaliers ! Il consiste à introduire une stimulation qui stoppe lorsque le comportement attendu est obtenu. Admettons que vous souhaitiez faire reculer votre cheval hors de votre espace, vous mettez donc une pression sur le licol. Lorsque le cheval aura reculer, la stimulation (pression) s’arrête, le comportement est renforcé en SOUSTRAYANT la stimulation = renforcement NÉGATIF.

Renforcement positif

Lorsque le renforcement positif est utilisé, le comportement recherché est renforcé par un AJOUT ! Si vous souhaitez apprendre à votre cheval à se coucher, vous aller tenter de le doucher, puis de l’emmener dans la carrière de sable. Lorsque le cheval se couche vous lui apportez une friandise. Le cheval va chercher à reproduire le comportement qui lui a permis d’obtenir la friandise, il ne vous reste plus qu’à mettre un « code » sur le comportement.

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II – Carotte ET bâton ?

Pour moi il est totalement possible d’utiliser les deux types de renforcement de situation avec nos amis à crinière ! Lorsque je cherche à apprendre un nouveau comportement à mon cheval, je commence par mettre une pression permettant à mes chevaux de comprendre où je souhaite les mener. Une fois le comportement obtenu je récompense à l’aide des friandises. J’ai remarqué que mes chevaux gagnent en réactivité et associe plus rapidement la pression avec le comportement recherché. Cela me permet d’atteindre rapidement un degrés de légèreté plus élevé.

III – Quels exercices sont faisables ?

Exercices de respect

Lorsque j’ai commencé à travailler Uisper à l’aide de friandise, j’ai trouvé ça tellement génial, facile et rapide que j’ai tenté de lui apprendre à donner les pieds en renforcement positif. Uisper donnait les pieds cependant, après quelques secondes il tentait de le reprendre. Lorsque Uisper se calmait à nouveau et laissait son pied dans ma main je le récompensait… Le petit gredin à vite compris l’association « je donne mon pied un court instant, j’essaye de lui arracher, je me calme, j’ai un bonbon ». Et voilà donc qu’il secouait de plus en plus vite et fort son pied quand je lui prenait !!

Avec le recul, je me rend compte que je devais certainement donné la friandise AVANT qu’il n’essaye de reprendre son pied… Sauf que maintenant je me retrouvais avec un cheval qui était infernal au curage ! Et là j’avoue que j’ai fait passer ce comportement en utilisant uniquement le renforcement négatif.

Conclusion : pour moi les exercices de respect basique sont à acquérir grâce au renforcement négatif. J’entends par là : respecter l’espace personnel du cavalier (ne pas lui marcher sur les pieds), tenir à l’attache et être mené en longe calmement. Les friandises peuvent se greffer dessus mais pas systématiquement.

Mise en sécurité du cavalier

Lorsqu’un cheval apprend un premier comportement à l’aide du renforcement positif, c’est le comportement qu’il va refaire afin d’obtenir une friandise. C’est par là que tout à commencer, grâce à ce comportement le cheval à obtenu une friandise systématiquement pour les premières fois, il serait idiot de ne pas retenter le coup !!

Voilà la raison pour laquelle il faut toujours apprendre un comportement inoffensif en premier ! J’ai commencé par apprendre à Uisper à faire le bisou, désormais il demande ses friandises en tentant d’embrasser le personne devant lui. Cela donne des situations très coquasses mais absolument sans danger 😉

Dans son livre « Motiver son cheval », Hélène Roche conseille d’apprendre à son cheval à rester immobile avant tout autre exercice. Comme ça lorsque le cheval quémande, il le fait en restant immobile. J’ai tenté l’expérience avec Uisper, sauf que je n’ai jamais vraiment réussi à coder l’exercice « reste immobile à côté de moi »… Ne sachant pas le demander, Uisper ne l’a pas compris et me voilà avec un cheval qui fait des bisous !

Avouez que l’on connait tous quelqu’un qui a appris la jambette (ou pire, le cabré !) à son cheval à l’aide de friandise et qui se retrouve avec un cheval qui envoie la jambe en avant (ou se lève !) dans l’espoir d’avoir une friandise. Pas vraiment sécurisant pour les bipèdes de compagnie… Donc je ne peut que vous conseiller d’apprendre un exercice sans danger en premier 😉

iV – Les intérêts du travail avec des friandises

Rentrons dans le cœur du sujet : pourquoi donc travailler ses chevaux à l’aide de friandises ??? Pour moi plusieurs raisons à cela : le gain de réactivité des chevaux, le développement de leur intelligence, la liberté d’expression du cheval.

Réactivité

Comme je vous l’ai écris précédemment, mes chevaux ont gagnés en réactivité sur les exercices simples, comme bouger les hanches et les épaules. Les exercices sont acquis plus rapidement et les demandes deviennent de plus en plus légères. Alpha a ainsi compris le reculer en 2 séances et le réalisais sans pression sur le licol.

Intelligence

Uisper a vraiment appris à réfléchir suite à l’emploi des friandises lors de nos séances. En effet, grand gourmand qu’il est, il cherche à obtenir la friandise le plus vite possible et donc à comprendre l’exercice. C’est impressionnant de le voir chercher la solution !! L’exercice qui m’a le plus marqué c’est l’aspiration des hanches. J’ai mis une pression sur la hanche opposée. Il a tenté d’avancer, pas de félicitation + friandise… Reculer, non plus. Bouger ses hanches par aspiration… Ah ! Féliciation + friandise ! C’est ce qu’il fallait faire ! En une séance il avait compris comment ça fonctionne et quel comportement déclenche l’arrivée de la friandise suite à la stimulation.

Liberté d’expression

Lorsque les chevaux comprennent qu’ils peuvent être récompenser pour une de leur action ils ont tendance à proposer de plus en plus de chose ! Alors là on se retrouve avec beaucoup de chose, certaines bonnes et d’autres moins. Mais comme nos zigotos sont intelligents ils comprennent vite quels comportements déclenchent l’apparition de friandise ou non 😉

Uisper connait le coucher en main grâce à la friandise. Il me l’a ainsi une fois proposer monté. Immédiatement suivi d’une récompense, nous allons ensuite chercher à mieux coder ce comportement afin qu’il ne se couche pas n’importe quand mais uniquement sur demande 😉

 

V – « Ton cheval ne fait les exercices que parce que tu lui donnes des friandises ! »

Alors oui, mon cheval réalise les exercices et reçois des friandises après. Cependant, j’utilise la friandise pour APPRENDRE un comportement à mes chevaux. Une fois l’exercice acquis, la distribution de friandise devient aléatoire ou lorsque mon cheval fait un effort particulier (une jambette montée particulièrement haut, un reculer très actif, etc).

 

Pour conclure, après quelques petits déboires je deviens de plus en plus accro au travail à l’aide de la friandise et nous n’avons pas fini d’explorer les possibilités qui nous sont offertes ! A bientôt pour de nouveaux articles !

Belle journée à vous
Audrey.

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